Cuando pasan los años

Cuando pasan los años, cuando pesan y duelen
Cuando todo envejece y el otoño se muere
Y te hablan los muertos con las voces que hieren
Y las horas te miran y un reloj se detiene

Y pasan los años, pasan, y como duelen los huesos
con tanto fantasma adentro, con tanto miedo
en el alma, con tanto peso en la espalda
¡Septiembre ya no me habla, octubre no me responde!

Invisible a tus ojos, he sido un alma en pena
y pierdo la memoria buscando caracolas
y le hablo a los espejos, y otra vez el silencio,
el de las noches largas, de poemas en vela   

Y el dolor que se acumula, que se arrastra,
se condensa, se hace piedra, se hace roca,
se hace angustia, se derrama, me apuñala
y Ay, que duele y ay, que brama

Y pasan los años, pasan y  mis letras escribiendo
con carbón negro azulado, con  el negro de los años,
que te roban la memoria, que te roban los recuerdos
Ay Dios, me inclino a tu paso, Ay Dios te ruego y te ruego

Detén el tiempo si puedes, detén el viento que vuela
Y devuélveme a mis muertos, con sus ojos y sus huesos
Y devuélveme los años, a los treinta, a los cuarenta
Y devuélveme los sueños, que en secreto ayer se fueron.

Quand les années passent, quand elles pèsent et font mal
Quand tout vieillit et que l'automne se meurt
Et on te parle les morts avec les voix qui blessent
Et les heures te regardent et une montre s'arrête

Et les années passent, elles passent, et comme ça fait mal aux os.
Avec tant de fantômes à l'intérieur, avec tant de peur
Dans l'âme, avec autant de poids sur le dos
Septembre ne me parle plus, octobre ne me répond pas !

Invisible à tes yeux j'ai été une âme en peine
Et je perds la mémoire à la recherche de coquillages.
Et je parle aux miroirs et encore le silence,
Celui des nuits longues de poèmes en voile

Et la douleur qui s'accumule, qui rampe,
Se condense, se fait pierre, se fait roche,
On fait de l'angoisse, on renverse, on me poignarde
Et oh, qui fait mal et oh, qui brama

Et passent les années, passent et mes lettres en écrivant
Avec du charbon noir bleu, avec le noir des années,
Qu'ils te volent la mémoire, qu'ils te volent les souvenirs
Oh mon Dieu, je m'incline à ton passage, oh Dieu je t'en supplie et je t'en supplie

Arrêtez le temps si vous pouvez, arrêtez le vent qui vole
Et rends-moi mes morts avec leurs yeux et leurs os.
Et rends-moi les années, à ans, à ans.
Et rends-moi mes rêves. Ils sont partis hier.

© Edmée Cobo Giancáspero
Registro de Propiedad Intelectual
Inscripción N° 235.638
del Poemario "Rompiendo los Silencios"
En Santiago de Chile

© Edmée Cobo Giancáspero

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